Née en 1922, d’une mère alsacienne et d’un père vaudois, Anne Perrier fait des études de littérature à Lausanne et se passionne également pour la musique. Elle épouse le futur directeur des éditions Payot Lausanne. Elle reçoit de nombreux prix, dont le Grand Prix de littérature française hors de France de l’Académie royale de Belgique. Sa poésie aux valeurs spirituelles universelles est faite de profondeur et de simplicité. Elle décède en 2017.
Lire cet entretien accordé à Marion Graf, journaliste et écrivaine traductrice.
Le petit pré
On voudrait dire c’est le paradis
Tellement cette pauvre apparence
Est douce à notre ignorance
Le temps marque midi
La lumière des campaniles
Entre en nous comme une couleuvre
Plus besoin de preuve
Mourir est inutile
Il n’y a plus vergers ni guêpes
Ni les abeilles préférées
Et la douce lumière aimée
Dort sous le crêpe
Pas de larmes cœur épuisé
Tu comprends que c’était folie
De vouloir éterniser
La danse et la saison fleurie
Voici ma place
Pour l’éternité
Une chaise de paille basse
Le silence et l’été
Un mur que le ciel a fendu
Comme une rue
Et mon âme qui s’habitue
À dire tu
Anna Jouy est une auteure et poétesse suisse, membre du comité de D’Ailleurs poésie. Elle vit dans la région de Fribourg. Outre travailler à différentes mises en scène de spectacles musicaux et à la publication de quelques romans, elle aime prendre le temps et aborder le silence de la poésie. Éditée pour la première fois par Décharge en 2008 avec Ciseaux à puits, puis par les éditions de l’Atlantique, les éditions Rhubarbe et Alcyone ainsi que par différentes revues. Son site : jouyanna.ch.
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