C’est de ma chambre que je te réponds, depuis mon univers clos. Mes mots se reposent après avoir suivi tes traces au pied léger.
Le parc, la forêt, le lac, et ta foulée… Et puis, ces pauses quand le ciel te suspend un instant pour cette becquée de fulgurances de la vie. C’est beau, je l’ai bien compris.
Tu as visité la sérénité des choses et tandis que tu marchais, tu étais à goûter la saveur profonde du jour, de la lumière ou d’une couleur inconnue. Tu m’as suggéré le parfum particulier des promenades… qui me surprend à mon tour. Je fais claquer tes mots à voix haute. Il en sort des phylactères musicaux, c’est le bruit de la nature, je crois.
J’ai aimé ces jardins sonores et secrets, ces parterres poétiques comme des clins d’œil livrés sur ton être… Tu dis
Tout passe
et rien ne pèse
Revenir
à la comptine
des jours,
au pas
du matin.
Comment sais-tu la vie si riche ? Tu es sage de confier ton étonnement à l’aube…
En route alors,
Anna
SOUS-BOIS
Sombre forêt,
Proéminentes
racines.
Souches abritant
terriers,
éclats de ciel
pris dans le
feuillage.
Sasamat, Gaspard Amée, éditions du Blé, Canada
Anna Jouy est une auteure et poétesse suisse, membre du comité de D’Ailleurs poésie. Elle vit dans la région de Fribourg. Outre travailler à différentes mises en scène de spectacles musicaux et à la publication de quelques romans, elle aime prendre le temps et aborder le silence de la poésie. Éditée pour la première fois par Décharge en 2008 avec Ciseaux à puits, puis par les éditions de l’Atlantique, les éditions Rhubarbe et Alcyone ainsi que par différentes revues. Son site : jouyanna.ch.
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