Lèvres béantes
             du gisement scrutant
promesses et blé
             ton orage poursuit
le cadran solaire
             dardant mon corps
tel un défi jaloux
             tu regardes la barque
et la rivière sans courant
et dis !
quel est ce désir
qui te poursuit tel un cadavre
et le ciel farouche où aucun
animal ne geint
dis !
est-ce
nos griefs
nos blessés
tangibles
et nos espoirs amarrés du calvaire

mes mains. Ouvertes devant toi
comme un grand ciel incendié
et mon rire t’invoque
tel un été vagabond

je sens. L’odeur âcre de la mort
pareille au chant monotone
brûlant l’ellipse
l’écume est aussi semblable
à nos ruines lointaines

Hector Hyppolite, « Damballah La Flambeau », 1945-1948

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Watson Charles

Né en Haïti, Watson Charles est l’auteur du recueil Seins noirs (éditions Æthalidès, 2022), finaliste du grand prix de poésie de la Société des gens de lettres (SGDL), et du roman Le Ciel sans boussole (éditions Moires, 2021), mention spéciale du prix Senghor du premier roman francophone et francophile 2021. Ses poèmes sont traduits en arabe, italien et espagnol.
Photo : Pascal Granger.